Rapport analytique

Retransmission en direct de la séance

Architecture végétalisée

QUESTION PAR MONSIEUR PAUL GALLES

La question de la résilience climatique de la Ville fait actuellement l’objet de nombreuses discussions. Ce sujet fait apparaître des idées intéressantes, par exemple celle de l’architecture végétalisée.

Ce sujet joue-t-il un rôle pour le collège échevinal ? Est-ce qu’il existe des efforts pour réfléchir à une végétalisation systématique de toitures ? Quelles sortes de toitures s’y prêteraient ? A Milan, il existe le projet du « bosco verticale », un immeuble de grande hauteur qui ressemble à une forêt verticale. Des façades végétalisées de ce genre seraient-elles également une option à Luxembourg ? Y a-t-il d’autres idées ?

RÉPONSE DE MONSIEUR L’ÉCHEVIN PATRICK GOLDSCHMIDT

Il va de soi que beaucoup de verdure est bénéfique pour le climat. Mais les façades végétalisées soulèvent aussi une série de questions et de problèmes.

A ce jour, il y a 32 bâtiments sur le terrain de la capitale avec une toiture végétalisée. Les toitures végétalisées continueront à être soutenues, et elles sont même obligatoires pour les nouveaux PAP.

Par contre, à ma connaissance et à la connaissance du Service Urbanisme, il n’existe pas d’immeuble à Luxembourg-Ville avec une façade végétalisée. Le collège échevinal souhaiterait que cette option soit prise en compte lors de réalisations futures, mais il s’agira d’analyser plus en détail les problèmes potentiels, afin de déterminer si les façades végétalisées sont vraiment aussi positives que nous le pensons.

RÉPONSE DE MADAME LE BOURGMESTRE LYDIE POLFER

En tout cas, les façades végétalisées nécessitent beaucoup d’entretien et surtout beaucoup d’eau.

Révision du PAG, de certains PAP et du règlement sur les bâtisses afin de relever les défis du changement climatique

QUESTION PAR MONSIEUR FRANCOIS BENOY

La sécheresse et les inondations des étés passés ont prouvé que nous nous trouvons en pleine crise climatique et qu’il faut et qu’il faut changer d’attitude. Les gens ont pris conscience que nous devons renforcer notre indépendance énergétique et contribuer à l’accélération de la transition climatique. Or, les règlements de la Ville y relatifs présentent une série de freins et d’incohérences auxquels j’avais déjà rendu attentif.

Il arrive par exemple que les habitants n’obtiennent pas d’autorisation pour l’installation de pompes à chaleur ou de systèmes de climatisation (p.ex. dans les secteurs protégés). Les conditions pour l’installation de capteurs solaires thermiques ou photovoltaïques sont très restrictives et ne prennent pas en compte l’évolution de la technologie, qui a fait que les panneaux photovoltaïques s’intègrent bien dans leur environnement. Les isolations extérieures sont partiellement interdites (si elles empiètent sur la voie publique ou sur des secteurs protégés). Nous assistons toujours à une prolifération de jardins de gravier, bien que ceux-ci ne soient pas conformes au règlement sur les bâtisses. Il n’y a pas non plus d’obligation pour la récupération des eaux pluviales.

Le collège échevinal partage-t-il l’avis que le règlement des bâtisses, le plan d’aménagement général (PAG) et certains plans d’aménagement particulier (PAP) doivent être revus afin de relever les défis du changement climatique ? Dans l’affirmative, quand est-ce que les propositions de modification seront présentées au conseil communal ?

RÉPONSE DE MADAME LE BOURGMESTRE LYDIE POLFER

Il faut distinguer ici si l’on se trouve en présence d’un PAP « nouveau quartier » (NQ) ou d’un PAP « quartier existant » (QE). Dans le cas d’un PAP NQ, tous les éléments énumérés par Monsieur le conseiller Benoy ne sont pas seulement admises, mais sont même obligatoires. Dans le cas d’un PAP QE, la situation est différente. Les pompes à chaleur ne sont pas autorisées dans les quartiers existants quand leur fonctionnement causerait des nuisances pour les voisins. Nous sommes conscients du fait que la technologie évolue et que le bruit des pompes à chaleur a tendance à diminuer. Le Service Urbanisme travaille sur des adaptations du règlement sur les bâtisses, avec quatre points prioritaires. Ainsi, les modifications visent à promouvoir la réduction de la consommation d’énergie partout où cela s’avère possible (isolations thermiques des façades et des toitures, installation de pompes à chaleur, etc.), à améliorer la protection contre le bruit et à promouvoir les énergies renouvelables (panneaux solaires sur les façades ou sur les toitures, etc.). En ce qui concerne les panneaux solaires sur les toitures, il convient de préciser que le problème qui se pose - et qui a déjà été discuté dans le cadre de l’organisation des villes du patrimoine mondial - est celui des reflets des panneaux solaires dans les quartiers protégés situés en contrebas des autres parties de la ville. Ces dispositions changeront avec le progrès technique. Le quatrième point est celui de l’économie circulaire : étant donné que la durée de vie des nouveaux bâtiments n’est plus de 60 à 80 ans, mais plutôt de 30 à 40 ans, il s’agit d’assurer que les matériaux employés soient réutilisés. Ces adaptations du règlement sur les bâtisses seront présentées au collège échevinal dans les semaines à venir, puis à la commission consultative compétente. En ce qui concerne les jardins en gravier, la Ville peut seulement signaler les faits à l’autorité compétente de l’Etat, qui ne répond cependant guère à nos informations.

Insalubrité de la place Hamilius

QUESTION PAR MADAME CATHY FAYOT

Je fais mes courses en ville et en tant qu’habituée du marché bi-hebdomadaire, je fréquente tous les samedis matin le marché place Hamilius. En sortant du parking souterrain et dès les premiers pas en direction des stands du marché, on est confronté à des déchets et détritus de tous genres : liquides, boîtes en carton, canettes, mégots ... Ces détritus ont déjà en partie endommagé le sol et le mobilier urbain en pierre, de façon telle que des taches se sont fortement incrustées dans la pierre.

Est-ce que l’endroit où est installé le marché bi-hebdomadaire est nettoyé par le Service Hygiéne tôt le matin avant l’installation des stands ? A quelle fréquence est généralement nettoyé le parvis devant la poste pendant la semaine ? Cet endroit est censé être une carte de visite de la ville, mais sert souvent à des attroupements nocturnes qui génèrent lesdites nuisances. Est-ce que ce nettoyage se fait uniquement à l’aide de la balayeuse de voirie ou à l’aide de produits spéciaux ? Ces questions se posent également pour d’autres endroits de la Ville-Haute. La Ville a-t-elle reçu des réclamations relatives à la qualité de vie de la part des citoyens qui vivent au centre-ville, et notamment de la part des habitants des immeubles réalisés dans le cadre du projet Royal-Hamilius, qui ont payé des sommes importantes pour leurs appartements ?

RÉPONSE DE MONSIEUR L’ÉCHEVIN PATRICK GOLDSCHMIDT

Il tient à coeur aux membres du collège échevinal que la ville soit toujours propre, y compris cette belle place réaménagée.

Le Service Hygiène de la Ville nettoie la place moyennant une balayeuse de voirie aspirante les lundis et les vendredis avant et après le marché. Bien que les contrats conclus avec les marchands disposent que l’installation des stands ne peut se faire qu’à partir de 6 heures du matin, certains montent leurs stands déjà à partir de 4.00 heures ou de 4.30 heures, soit avant l’arrivée du Service Hygiène, qui commence seulement vers 5.45 heures, aussi pour éviter des nuisances sonores pour les riverains. Que ceux-ci aient payé beaucoup pour leur appartement ou non, tous ont droit à leur repos nocturne et à une ambiance calme pendant la journée, et la propreté des lieux doit être assurée. Même si certains stands sont donc déjà en place à 6 heures, les nettoyeurs de rue essayent tout de même d’effectuer le nettoyage de la meilleure façon possible.

Le Service Hygiène effectue un nettoyage approfondi de la zone concernée tous les jours tôt le matin, cela à l’aide de souffleuses et d’une balayeuse de voirie aspirante. En outre, des équipes assurent l’enlèvement des détritus et la vidange des poubelles de la zone piétonne en continu du lundi au vendredi entre 9 et 17 heures, le samedi entre 12 et 17.30 heures et, du mois d’avril au mois d’octobre, également le dimanche entre 13 et 17 heures.

Le nettoyage se fait à l’aide d’une balayeuse de voirie aspirante utilisant uniquement de l’eau. Une nouvelle machine spéciale pour le nettoyage du revêtement du sol a été commandée par le Service Hygiène.

La propreté compte parmi les priorités de la Ville. Je voudrais souligner que la Ville fait de son mieux pour assurer non seulement la salubrité, mais aussi la sécurité de la place Hamilius – dans la limite de ses compétences. Vous savez que des caméras y ont été installées il y a quelques années, que nous avons essayé d’y déployer des agents d’une société de gardiennage afin d’assurer le calme. Si vous vous y rendez à sept heures du soir, vous constaterez que cette place est en train de devenir une zone de non-droit. Cette situation n’est plus normale. On est en droit d’attendre de chacun qu’il respecte la loi et les autres. Ce n’est plus le cas à la place Hamilius. C’est pourquoi nous ne cessons d’intervenir auprès de la police et d’autres instances de l’Etat pour qu’elles prennent les mesures nécessaires. De son côté, la Ville fait ce qu’elle peut. Elle assure la propreté et a inclus la place dans la zone du projet « A vos côtés ». Nous voudrions en faire plus, mais nous serions alors à nouveau critiqués par une partie du conseil communal. Il faut que chacun prenne ses responsabilités pour que la propreté et la sécurité soient assurées et que la qualité de vie reste préservée.

RÉPONSE DE MADAME LE BOURGMESTRE LYDIE POLFER

Lundi dernier, nous avons eu un entretien avec le ministre de la Police. Car ce qui se déroule à la place Hamilius est insupportable et inacceptable. Il s’agit en effet d’un problème d’insalubrité. Des photos montrent que la voie publique est utilisée comme toilette. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir.

Il est indispensable de trouver une solution pour les auteurs de ces actes, des personnes à qui l’on offre de l’aide chaque jour et qui ne l’acceptent pas. Aussi longtemps qu’une solution n’est pas trouvée pour ces personnes, le personnel du Service Hygiène peut y passer deux ou trois fois par jour sans que la situation de propreté ne change. La situation n’est plus tolérable. Et j’ai été très claire à ce sujet lors de la réunion avec le ministre de la Police. Car seule la police a le pouvoir d’intervenir pour sanctionner ces violations du Règlement général de police de la Ville de Luxembourg. Outre ces infractions, il existe également des cas où des personnes se battent avec des couteaux.

Le dossier des réclamations qui parviennent à la Ville a atteint une épaisseur considérable. Et les réclamants ont parfaitement raison ! Au vu de cette situation, il est incompréhensible pourquoi les caméras de surveillance installés à la place Hamilius n’ont pas reçu l’autorisation nécessaire de la part du ministre. En effet, suite à l’entrée en vigueur de la nouvelle loi y relative, toutes les caméras ont passé avec succès la procédure d’autorisation – celles de la passerelle pour vélos et piétons en-dessous du Pont Adolphe, celles du Glacis, celles du Kirchberg –, avec une seule exception : celles de la place Hamilius. C’est incompréhensible ! Si des caméras étaient opérationnelles à la place Hamilius, les problèmes qui se posent à la place Hamilius ne seraient certes pas résolus, mais on pourrait prouver clairement les violations du Règlement général de police.

La réunion que nous avons eue avec le ministre de la Police et la direction de la Police grand-ducale a duré une heure et demie. J’espère que des caméras seront installées à la place Hamilius au cours du mois prochain et que la police y interviendra pour sanctionner les infractions claires contre le Règlement général de police.

Lignes et des horaires du « City Night Bus »

QUESTION PAR MONSIEUR GABRIEL BOISANTE

Les « City Night Bus » (CNl à CN 7) sont une offre importante pour les personnes qui sortent ou travaillent la nuit, ou bien qui commencent à travailler tôt le matin. Des habitants de plusieurs quartiers, dont de nouveaux quartiers, nous ont abordé récemment pour demander si une extension des lignes et des horaires de ces bus serait possible. Est-ce qu’une extension des lignes est prévue en direction de nouveaux quartiers (p.ex. Cloche d’or) ? La Ville dispose-t-elle de statistiques de fréquentation pour les week-ends pour savoir si les horaires pourraient aller jusqu’à 4.00 heures au lieu de 3.30 heures ?

RÉPONSE DE MONSIEUR L’ÉCHEVIN PATRICK GOLDSCHMIDT

Il va de soi que les sept lignes de nuit ne peuvent pas offrir un réseau aussi dense que le réseau normal avec ses 31 lignes. Pourtant, avec le réseau d’autobus nocturne actuel, environ 78% de la population de la Ville disposent d’un arrêt à moins de 300 mètres de leur domicile et 84% à moins de 350 mètres. Environ un sixième des citoyens habitent donc à des endroits plus éloignés d’un arrêt. C’est pourquoi nous adaptons régulièrement les lignes des « City Night Bus ». Lors d’une prochaine adaptation, nous analyserons dans quelle mesure de nouveaux quartiers pourraient être reliés au réseau des bus de nuit.

Il faut savoir que 82% des usagers utilisent la ligne principale, la ligne CN1, qui relie les quartiers Ville-haute, Hollerich, Gare, Clausen, Neudorf et Cents et dessert les parkings Glacis et Bouillon, ceci à une cadence de 10 à 15 minutes entre 21.30 et 03.30 heures.

Des comptages ont été effectués tous les weekends pendant 4 semaines. Pendant cette période, 17.000 personnes ont été comptées, dont 14.000 pour la ligne CN1 et 3.000 pour les lignes CN2 à CN7. Le nombre de passagers réel est encore un peu plus élevé, car certains bus ne sont pas équipés du système de comptage automatique des passagers.

A ce jour, la Ville n’a pas reçu de demande de la part de cafetiers ou d’usagers pour prolonger les horaires au-delà de 03.30 heures. Cet horaire me paraît approprié, étant donné que les nuits blanches des cafés se terminent à 3 heures du matin. Les autobus normaux circulent à partir de 5 heures.

Les lignes CN2 à CN7 circulent toutes les demi-heures. Pour garantir un départ chaque demi-heure avec le minimum de véhicules et de chauffeurs, il faut que chaque course puisse être effectuée en moins de 30 minutes, c.-à-d. avec un seul roulement. Cela explique pourquoi il est difficile de prolonger une ligne pour desservir des arrêts supplémentaires.

S’il y avait des demandes pour une prolongation des horaires ou l’ajoute d’arrêts supplémentaires, nous pourrions analyser des adaptations éventuelles au niveau des lignes CN2 à CN7.

RÉPONSE DE MADAME LE BOURGMESTRE LYDIE POLFER

Deux roulements : cela signifie non seulement deux bus, mais surtout deux chauffeurs, et il y a d’ores et déjà un manque de chauffeurs d’autobus.

Organisation des autobus pour le marché de Noël

QUESTION DE MADAME LINDA GAASCH

J’ai posé cette question suite à une visite du marché de Noël. L’autobus que j’ai utilisé pour m’y rendre était plein à craquer. La situation n’était pas idéale, notamment pour les trois familles avec poussettes, une personne avec un déambulateur et une personne en chaise roulante, même si les autres passagers et le conducteur d’autobus étaient gentils et prévenants.

La Ville dispose-t-elle de statistiques relatives au nombre de visiteurs du marché de Noël et aux périodes de plus forte affluence ? Quel est l’effet du marché de Noël sur les transports publics à Luxembourg-Ville ? Serait-il envisageable d’augmenter la fréquence des transports en commun en période de forte affluence, notamment afin de permettre aux familles avec poussettes et aux personnes en situation de mobilité réduite d’utiliser les transports publics dans de meilleures conditions de confort ?

RÉPONSE DE MONSIEUR L’ÉCHEVIN PATRICK GOLDSCHMIDT

Il est vrai que le marché de Noël attire beaucoup de monde. Plus d’un million de visiteurs sont attendus pendant l’édition 2022. Les forains sont satisfaits. Parallèlement se déroule le programme « Winterkids », qui a lui aussi beaucoup de succès.

Beaucoup de visiteurs se déplacent à pied ou en voiture, d’autres prennent l’autobus ou le tramway, qui offre une haute cadence. J’ai pris moi-même l’autobus hier à la Gare. Le premier bus que j’ai voulu prendre était plein, mais cela n’a pas posé problème, étant donné que le prochain bus est arrivé deux minutes plus tard. Selon les informations fournies par le Service Autobus, celui-ci a constaté une légère augmentation du nombre de passagers le weekend, mais pas au point de rendre nécessaire l’ajout d’autobus supplémentaires le weekend. Le service garde toutefois un œil sur l’évolution de la situation et apportera, le cas échéant, les modifications nécessaires. En semaine, le nombre d’autobus pouvant être ajoutés est limité, étant donné qu’un nombre trop élevé d’autobus gênerait le passage du tramway au niveau du carrefour boulevard Roosevelt / boulevard Royal.

Nous nous réjouissons évidemment du succès que rencontre le marché de Noël, mais nous continuerons d’encourager les gens à venir à pied ou à utiliser les transports en commun.