Par Gabriela Trujillo (docteure en cinéma, critique et coordinatrice
de l’action culturelle, Cinémathèque française)
Ciné-conférence ponctuée d’extraits de films et présentée à deux reprises (18h00 et 19h30) | en langue française | 60’
‘Je connais le secret des saisons et je comprends la langue des instants’, écrivait Forough Farrohkzad, célèbre poétesse iranienne ayant dirigé un unique film, le documentaire La maison est noire (1962). À travers cette œuvre, bouleversante de justesse et d’empathie, nous pouvons poser une question irrésolue, inépuisable et nécessaire : le cinéma documentaire peut-il s'assimiler à la poésie ? Comment les œuvres les plus diverses dévoilent-elles l'avancée poétique du regard documenté ? La véritable invention poétique du cinéma débute probablement avec Dziga Vertov et son film ‘L'Homme à la caméra’ (1929) – le réalisateur inaugure la voie d'une attention portée à la représentation du monde, par la fragmentation du cadre et l'impératif rythmique de la composition. Le cinéma peut ainsi adopter l'ivresse d'un poème, en revêtir les éclats. En somme, interroger à notre époque l'équivalence entre le cinéma documentaire et la poésie permet d'accorder au monde le bénéfice d'un doute : et si, après tout, il était poétique, et qu'il suffisait de bien le regarder ?
À 19h30
Reprise de la même conférence, suivie de la projection du film-phare
Leçon 2 : POÉSIE par Gabriela Trujillo
Suivie de :
► Rien que les heures
France | 1926 | vo | 47’ | De : Alberto Cavalcanti
► Les Saisons (Tarva Yeghanaknere / Vremena goda)
Arménie | 1975 | vo | 29’ | De : Artavadz Pelechian