Lu 23 | 01 à 19h00

Ciné-conférence

Leçon 0 : Ciné-mondes
Procédés techniques et figures esthétiques : la construction des ciné-mondes

Par Dick TOMASOVIC (professeur en théories et pratiques du cinéma et des arts du spectacle, Université de Liège) | ciné-conférence ponctuée d’extraits de films | en langue française | 60’

La conférence est suivie d'un interlude "snack & drink" et de la projection de La Glace à trois faces.

Le cinéma capture le réel, dit-on. Rien n’est plus faux que cette assertion. Il re-présente certains éléments du réel, au sens où il les présente à nouveau, mais sélectionnés, transformés, découpés, remontés, coloriés, blanchis, noircis, saturés, atténués, déformés, reformatés, anamorphosés, filtrés, améliorés, abîmés, sublimés… Pour écrire le mouvement du monde, le cinéma(tographe) a développé ses outils, ses techniques, ses figures de style et d’expressivité, devenant capable de dépasser la question de la restitution du réel pour en proposer une poétisation. Les formalistes russes des années 1920 proclamaient déjà que la chose artistique devait remplacer la chose visible. Le cinéma montre autrement, avec une intensité nouvelle, à ce point différente qu’en représentant le monde il en crée de nouveaux, déployant une infinité de multivers. Richement illustrée, cette conférence introductive proposera un premier panorama essentiel de problématiques d’écritures cinématographiques, articulant procédés techniques et figures esthétiques (formats d’image, compositions du cadre et de sa mise en mouvement, pensées du flux des images, réinventions de la lumière et de la couleur…) pour mieux comprendre les enjeux et les singularités des formes filmiques.

Film-phare

La Glace à trois faces

France 1927 | silencieux avec accompagnement live au piano (intertitres français) | 38’ | | De : Jean Epstein | Avec : Olga Day, Suzie Pierson, Jeanne Helbling, René Ferté

« Epstein casse l’enchaînement logique des événements pour individualiser chaque personnage tout en les maintenant liés dans l’histoire qui se raconte, il supprime les liens immédiats de cause à effet, il comprime ou dilate le temps, jouxte des temporalités différentes (passé, présent et futur se confondent et se répondent), entrecroisent trois récits en un. » (Olivier Bitoun)

BONUS : analyse du film par le conférencier après la projection