Constructions du réel - Leçon 5

Lundi, le 28 juin 2021

Ciné-conférence

Leçon 5 : RÉFLEXION

Par Dario Marchiori (maître de conférences en histoire des formes filmiques, Université Lumière Lyon 2)

Ciné-conférence ponctuée d’extraits de films et présentée à deux reprises (18h00 et 19h30) | en langue française | 60’

Le documentaire a été considéré, tour à tour, comme une transmission d’informations, la proposition d'un ‘regard’ artistique, un positionnement éthique vis-à-vis des sujets filmés. Mais tout regard, toute relation établie au tournage renvoient à une manière de penser le geste documentaire. Le documentaire est réflexion dès lors qu’il thématise et interroge son point de vue, en déclenchant par la même occasion une réflexion sur le documentaire auprès du public. Dans la tradition du cinéma réflexif d’Agnès Varda, Jean-Luc Godard, Chris Marker, Harun Farocki ou Trinh T. Minh-Ha (parmi bien d’autres), un film n’est plus l’objet poli qui efface la trace de ses réflexions ou de ses doutes, mais tout au contraire, le lieu d’une interrogation sensible qui ouvre de nouveaux horizons, plus puissants et d’autant plus périlleux, au geste cinématographique. Le documentaire ne se contente plus de refléter le monde qui nous entoure, il le réfléchit.

Film-phare

La conférence est suivie de la projection du film-phare :

Sans soleil

France | 1982 | vo | 100’ | De : Chris Marker

Une réflexion en images sur divers pays, de l’Islande à la Guinée-Bissau, en passant par le Japon.

Le chef d’œuvre de Chris Marker est l’un des films documentaires capitaux de notre temps, un essai philosophique personnel. Film sur la subjectivité, la mort, la photographie, les coutumes et la conscience elle-même, Sans soleil se présente comme un poème qu’on aurait trouvé dans une capsule temporelle. C’est l’œuvre d’un photographe, d’un homme de gauche, d’un globe-trotter qui demeure hanté par certaines de ses propres images.